J'ai une tete, des tifs, des bras , des jambes, un ventre, des nibards, un dos, des bonnes miches, des pieds , des mains etc... Tout ça je le vois. Je le vois tous les jours.
Enfin, je crois que je le vois parce que c'est là , en dehors, que je m'en sert mais est ce que je le vois vraiment??
A ce "tout "en dehors , je dois y ajouter un" tout" en dedans.
Dedans moi il y a un coeur, un cerveau, des poumon, du sang, un uterus , des trompes, des ovaires, un colon, un estomac , un rate , une vessie, des veines;, etc....et ce 'tout" là je ne le vois pas.. Je le sens, le ressens parfois.
Si j'additionne le "tout" de dehors et le "tout " de dedans j'ai : mon corps.
Ce corps dont j'ai une conscience troublée par ce parcours de taularde de la maternité qui vient pas.
Il y a encore 3 ans , ce corps était parfait. Beau, musclé, sans gras ni par ici , ni par là, en forme, serein, immaculé, harmonieux, innocent.
Aujourd'hui il est un soldat . Il encaisse les coups, les invasions barbares, des pics, les trous, les chocs, les traumas , le gras des hormones, les fouilles, les accusations,le temps qui passe, la fatigue, le stress de merde.
Honte à moi qui n'en prends pas assez soin. Il n'est pas hautement bichonner comme il le mérite. Il n'est plus habitué à la douceur , il ne se rend meme pas compte que je suis rude avec lui. Lui et moi on s'est un peu perdu de vue. On se bat ensemble mais lui , il fait ce qu'on lui demande, résigné.
Je voudrai le retrouver. Comme avant ? Non, plus possible, il a trop morflé. Il est marqué par les mésaventures, cela se lit sur lui désormais.
Je le régime doucement depuis quelques mois, je ne veux pas le violenter. Il a perdu 4 kilos, 4 kilos d'hormones. Il en a encore 4 à perdre, il redeviendrait idéal. Je lui laisse le temps qu'il veut, c'est mieux si c'est lui qui décide.
Je ne suis pas encore au top avec lui, va falloir etre vraiment plus gentille. Plus de soins, de repos, de détente.
La Pma a fait de lui un outil plus qu'un compagnon, plus qu'un "moi".
Les médecins en prennent possession, décident de ce qu'il doit etre, faire, affronter. Il décident aussi de si il est un bon corps ou un mauvais corps. Il est juger.
Et il est difficile de se le récuperer. De se le protéger. De décider à nouveau qu'il est à nous d'abord, et qu'il est nous ensuite.
Demain, je vais encore lui faire vivre une expérience pas cool. Mais nous serons deux cette fois. Moi non plus j'ai pas envie de subir ça. Et c'est encore le pouvoir d'un medecin sur nous deux qui a eu raison de notre bien etre.
On oublie trop que nous sommes ceux qui décident ..
Demain, j'ai peur de restée endormie, pas envie de faire la belle aux bois dormant parce que je sais qu'une quenouille ça me reveillera pas!!
Demain j'aipas envie qu'on m'annonce une nouvelle merdasse...sauf un 3 eme ovaire avec un trompe de rechange intégrée!
Bref , demain, mon coprs va encore s'en prendre plain la gueule, il va pas broncher, il va encaisser. Il va surmonter .
Aprés , le héros sera récompensé.
Je vais le cajoler beaucoup , beaucoup , beaucoup. Parce que je ne veux pas qu'il me lache, j'ai besoin de lui , il a besoin de moi.
Car nous avons besoin de la meme chose, faim de la meme faim,.
Nous allons dans la meme direction..